Chers amis,
Aujourd'hui, vous avez avoir l'insigne privilège de lire une article composé par mes soins. Ah oui, il faut également que je me présente. Je suis Rodolphe, j'ai eu l'occasion d'accompagner nos amis et Socoa pendant quatre belles journées autour des îles croates.
Ayant moi même suivi ce blog depuis la création, je suis sûr que l'aimable lecteur que vous êtes est avide d'anecdotes croustillantes sur la vie quotidienne de ceux que nous désignerons par la suite par le terme "French Navigator". Par flemme, j'abrègerai par la suite ce terme par "FrN".
Voilà, les présentations sont faites : Nous pouvons donc rentrer dans le vif du sujet. Pour commencer, il convient de définir ce qu'est le French Navigator.
Si je pose la question à Google, précieuse mine d'informations, il me dirige vers messieurs Jean-François de Galaup, Louis-Antoine de Bougainville et autres Jacques Cartier. Qu'ont donc nos amis en commun avec cette collection d'hommes à perruques poudrées, en dehors d'une hygiène de vie douteuse ?
Puisque vous sollicitez mon avis sur la question (si, si, je sens que vous insistez !), sachez donc que le FrN (i.e. "French Navigator") est ce que notre belle France fait de mieux en matière d'explorateurs au long cours, l'élite flottante de la nation.
Ah ! Naïf lecteur ! A me lire, je sais que tu te perds déjà dans une fausse représentation de la réalité de nos amis. Te voilà déjà les imaginant coiffés de leurs perruques dûment pourdrées, en pleine ripaille dans une cabine éclairée par un lustre de cristal oscillant gaiement au gré des lames d'une mer sévère mais domptée.
Ton esprit se représente nos honnêtes navigateurs bien au chaud, confortés dans l'idée qu'un équipage dont la compétence n'a d'égal que le dévouement à leurs bons maîtres veille au grain!
Que dalle! Vois-tu, aimable lecteur, la réalité du FrN est tout autre. Je te sens circonspect, prenons donc un exemple tangible pour illustrer la réalité de notre sympathique trio.
Le réveil de ces messieurs me semble être un exemple de mise:
Après un repos bien mérité, le FrN se lève avec le soleil. Frais et dispo, il sort de la cabine et hume la brise matinal. Puis, s'approchant du bastingage, son aptitude innée à trouver le sens du vent lui permet de procéder à ses ablutions matinales sans (trop) de mauvaises surprises.
Il s'agit ensuite de mettre le reste de la troupe en branle, doucement mais sûrement l'équipage s'anime. Voyez vous, il convient de savoir barrer d'une main et beurrer de l'autre. La miche de pain, nerf de la guerre s'il en est, disparaît en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire.
Le vent claque déjà dans le beau drapeau français savamment déchiré (disponible sur catalogue, demandez la finition "French Navigator"). On consulte le (!) sonde, on lève l'ancre, on hisse les voiles et on balance le spi' : la fine équipe est sur le départ, suivant son coeur (à défaut de son compas) vers l'aventure.
Mais déjà, les vivres viennent à manquer. La pêche orchestrée de main de maître par sieur Pierrick n'a pas suffit à nourrir notre goulu équipage. Qu'à cela ne tienne, dirigeons nous vers le port le plus proche pour nous ravitailler, sur l'île de Vis.
Sur le chemin, nous sommes doublés par des voiliers "charters". Ce sont là des touristes qui ne passent qu'une semaine sur la belle côte croate qui usent et abusent de leurs moteurs. Notre gaillard équipage ne manquera pas de gratifier ces marins d'eau douce de quolibets qui pourraient choquer les plus jeunes de nos lecteurs.
Une fois au port de Vis, les tâches sont vite réparties: Adrien use du tuyau d'arrosage pour venir à bout de la vaisselle, Pierrick s'attèle à d'obscures besognes qui requièrent l'usage d'une perceuse pendant que Nico part aux courses. Quant à moi, je me garde bien de participer à ces tâches intenses, de peur de ruiner une si belle scène de vie. En effet, la dernière fois que j'ai sollicité l'avis d'un FrN sur les choses de la vie quotidienne, je me suis retrouvé à beurrer mon short (véridique) afin d'atténuer une tâche de vin (et ça marche).
Nos amis sont désormais en mer depuis de longs mois, avec pour toute compagnie les écrits d'écrivains est-européens et soviets et l'intégrale de Queen. C'est avec plaisir que nos gai lurons se lancent dans une partie de foot éffrénée avec la jeunesse locale !
Puis, nous louâmes des scooteurs. La confiance dans les membres de son équipage est une caratéristique importante du FrN. Trimballer des bouteilles de gaz en scooter, ou même tout simplement monter derrière moi: Belle preuve de confiance !
Nous avons passé une journée mémorable, à découvrir des criques cachées que seuls les touristes danois s'aventurent à peupler. S'en est suivi une scéance mémorable de sauts d'une falaise haute d'environ douze mètres, quelle aventure !
Après une belle soirée sans nuage, c'est l'âme en peine que je me résignait à quitter nos aventuriers, et aux premières heures du jour je quittais leur île pour regagner la mienne.
What a day, what a day. Merci pour cette belle semaine, les copains, et bon vent!
PS: Veuillez excuser les fautes d'orthographe de votre serviteur.
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